Les épistaxis
Les épistaxis sont des hémorragies d'origine endonasales
soit antérieures s'évacuant par les narines, soit postérieures s'évacuant en
arrière dans le pharynx. C'est une pathologie fréquente, le plus souvent
bénigne, stoppée par une simple compression bidigitale. Plus rarement,
elle peut engendrer le pronosticvital, par sa répétition ou par son importance
immédiate, et nécessiter des moyens de traitement plus "agressifs".
Si l'origine des épistaxis est le plus souvent sans cause
connue, elles peuvent révéler des maladies plus graves : hypertension
artérielle, troubles de la coagulation, maladie des muqueuses.
POURQUOI ON SAIGNE DU NEZ?
Pour des raisons anatomiques :
Les fosses nasales sont des cavités creuses dans le massif facial, le
saignement se produit, soit au niveau de leur face externe, marquée par le
relief des cornets, soit au niveau de la face interne, ou cloison nasale.
La vascularisation des fosses nasales est assurée par deux systèmes artériels
largement interconnectés.
Au niveau de la face externe des fosses nasales
Le système de l'artère carotide externe : qui vascularise la partie
inférieure des fosses nasales et le cornet moyen. Le système de l'artère
carotide interne : qui vascularise la partie supérieure des fosses nasales.
Au niveau de la cloison nasale
Il existe un réseau spécial constituant sur chaque face une tache vasculaire,
située à la partie antérieure de la cloison. C'est une zone fragile qui
peut saigner après un petit traumatisme. De plus, la muqueuse nasale est
fragile et très exposée aux changements climatiques. Ce qui explique
certains épistaxis survenant au froid, à la chaleur ou en ambiance sèche.
Spontanément sous l'effet de facteurs favorisants :
- Une hypertension artérielle.
-Une anomalie de la coagulation entraîne des saignements répétés, plus
difficiles à traiter, et de quantités plus importantes. Ce type d'anomalie
peut être lié à des maladies dites hémorragiques (hémophilies, déficit en
plaquettes, leucémies) ou à des médicaments, en particulier l'aspirine,
les anticoagulants oraux type antivitamine K (Sintrom), les corticoïdes en
solutions nasales.
-Une tumeur des fosses nasales, qu'elle soit bénigne ou qu'il s'agisse d'un
cancer.
-La grossesse.
A la suite d'un traumatisme :
-Externe. Par exemple, une fracture du nez (traumatisme sportif, rixe),
voire un enfoncement plus complexe du massif facial (accident de la circulation,
défenestré).
-Interne. Grattage de la cloison au niveau de la tache vasculaire,
corps étranger chez l'enfant.
-Après une opération portant sur les fosses nasales.
RECONNAÎTRE UNE EPISTAXIS
Evident, devant une personne qui "saigne du nez", on peut
ne pas reconnaître une épistaxis chez une personne inconsciente, car le
saignement peut être uniquement postérieur dans le rhinopharynx. Un simple
examen de la gorge permettra alors de redresser le diagnostic. Une
épistaxis peut être déglutie, passant ainsi dans l'estomac, et être rejetée par
des vomissements évoquant une hémorragie digestive. A l'inverse, une
épistaxis peut être confondue avec une hémorragie d'origine digestive
extériorisée au cours des vomissements par le nez.
EVALUER LA GRAVITE D'UNE
EPISTAXIS
Plusieurs facteurs comptent :
La quantité de sang perdue
Donnée difficile à apprécier, elle est souvent surélevée par le patient.
La durée du saignement est une donnée plus objective. En cas d'hémorragie
importante, en présence de l'ambulance de réanimation ou aux urgences, une
mesure de l'hémoglobine par des bandelettes réactives est particulièrement utile
pour chiffrer l'importance de la déperdition sanguine.
Le retentissement de l'hémorragie : les
signes de choc hémorragiques sont recherchés : pâleurs, sueurs, soif intense,
augmentation du temps de recoloration cutanée supérieur à 3 secondes, malaise,
angoisse, sensation de mort imminente. Une tachycardie et une hypotension
artérielle sont des facteurs de gravité.
Tout état de choc ou hémorragie importante nécessitera un
traitement de choc par remplissage vasculaire : perfusion de solutés type
Elohes, Hesteril aux propriété d'expansion volémique. A l'extrême une
transfusion peut être nécessaire.
L'existence de pathologies ou de traitements associés :
En particulier les antécédents d'insuffisance coronarienne
ou d'infarctus, chez ces patients une perte de sang sera beaucoup moins tolérée
et pourra entraîner une crise d'angine de poitrine.
Les traitements anticoagulants qui entraîneront des
saignements prolongés difficiles à supporter : Aspirine, Heparine, Antivitamine
K (Sintrom).
Ces facteurs aggravants sont souvent associés chez la
personne âgée
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